jeudi 20 octobre 2011

De découvertes en découvertes

Cette semaine a été synonyme des changements pour moi! Avec l'arrivée de Pasteure Helivao (la personne responsable de mon travail ici), les choses commencent à s'organiser. Mardi passé, j'ai été visiter mon deuxième lieu de travail (Bevalala): un centre qui accueille de enfants et jeunes marginalisés à cause de leurs problèmes sociaux ou de leur handicap. Ils habitent tous ensemble avec trois éducatrice dans un centre un peu à l'extérieur de la ville (un peu à l'extérieur de la ville signifie ici à 1h de bus sur une route qui par moment ressemble plus à une piste boueuse...). Parmi les enfants, ceux qui le peuvent sont scolarisés dans une école (à 45 minute à pied du centre!) et les autres restent au centre où ils sont encadrés par les éducatrices pour quelques activités d'alphabétisation, de chants et de jeux ainsi que pour les tâches de la vie quotidienne. Tout cela se fait avec les moyens du bord, c'est-à-dire, presque rien... A titre d'exemple, j'ai du amener avec moi mon propre papier blanc pour que je puisse fabriquer quelques exercices pour les enfants car il n'y en a pas là-bas! Pour l'instant je n'ai passé qu'une matinée là-bas, de découvertes et de rencontres, mais la semaine prochaine, je vais commencer les évaluations de ces jeunes pour pouvoir ensuite proposer des activités aux éducatrices qui se sentent un peu démunies (et ça se comprend!).
Du côté du Foyer des jeunes filles, les choses avancent également. J'ai fini l'évaluation globale des 6 jeunes filles que l'on m'a signalé. La suite consiste à interroger les enseignantes au sujet de leurs besoins (aide en classe, travail individuel avec les jeunes filles...) pour aboutir à mon emploi du temps (en tenant compte du fait que je vais retourner en tout cas un jour par semaine à Bevalala et un à deux jours à Ambohidratrimo, mon troisième lieu de travail (que je vais visiter demain)). Chaque jour que je passe au Foyer des jeunes filles m'apporte son lot de surprises, de rencontres, de découvertes de ces jeunes filles qui une fois apprivoisées deviennent bavardes et même très curieuses (tu habites où, tu as quel âge, tu es déjà mariée (!), tu as des frères et soeurs, tu vas où à l'église...). Mais on partage des bons moments tout en essayant de se comprendre entre mon malgache débutant et leur français bien trop souvent appris par coeur! Pour vous donner une idée voici quelques photos de ces filles (remarquez l'uniforme, obligatoire dans toutes les écoles à Madascar!):

Les petits pupitres, à l'ancienne :)


Ce bon vieux tableau noir!

Deux élèves qui apprennent les points de bases de la couture

Finalement, la dernière découverte de la semaine, c'est mon premier cours de malgache donné par l'Alliance Française. J'ai rejoint un groupe d'une dizaine de personnes qui veulent, tout comme moi apprendre cette langue pour pouvoir vivre différemment ici! Ils en étaient déjà à leur 6e leçon, mais je n'ai pas eu trop de peine à suivre, parce qu'ils ont vraiment commencé au tout début. J'espère que cela m'aidera pour la suite!
Voilà voilà, je découvre, je découvre! Et d'ailleurs, ce n'est pas fini: prochaine découverte: demain, le Lycée d'Ambohidratrimo, où je devrai donner des cours de français oral!

lundi 10 octobre 2011

Nouveau boulot, nouveaux défis!

Après une semaine de travail, il est temps de vous donner quelques nouvelles! J'ai commencé mardi passé à travailler au "Foyer Chrétien des jeunes filles" qui se trouve à Tana et est tenu par le FJKM, l'église Jésus Christ à Madagascar (église protestante partenaire du DM-échange et mission). Il s'agit à la fois d'un foyer pour des jeunes filles qui veulent faire des études, mais n'ont pas de logement à Tana et d'un centre de formation pour des jeunes filles habitant Tana (et venant en général de familles défavorisées). Ce sont avec ces dernières que je vais travailler. Elles viennent tous les jours au Foyer pour recevoir des formations de couture, broderie ou autres artisanats. Parmi elles, une petite dizaine ont été repérées comme présentant un "retard mental" par les enseignantes. Mon rôle, selon mon cahier des charges: évaluer ces jeunes filles, les aider à suivre leur formation et proposer certaines pistes d'intervention aux enseignantes, de manière à ce qu'elles puissent mieux encadrer ces jeunes filles.

Voilà pour mon nouveau boulot, quant aux défis, en voici quelques-uns:

  • Vivre ma première expérience professionnel dans un endroit où il n'y a jamais eu d'enseignante spécialisée avant moi et où mes collègues n'ont pas de formation dans ce domaine (ce qui ne veut pas dire pas de compétences, mais juste très peu de points communs avec moi, n'interpréter pas mal ce que je dis!)
  • Passer mes premières semaines dans un nouveau lieu de travail en l'absence de la personne qui m'a engagée (et qui a établi mon cahier de charge!)
  • Arriver le 1er jour et s'entendre dire: "voici votre bureau (une table, deux chaises), vous pouvez commencer votre travail". Euh, oui, et je commence par quoi? (Là encore n'interprétez pas mal ce que je dis: il n'y a aucune méchanceté dans cette phrase, c'est juste que la personne qui m'a accueillie n'avait aucune idée de quel était la nature de mon travail!)
  • Evaluer de jeunes filles en malgache, alors que mon niveau dans cette langue doit être au maximum celui d'un enfant de 7 ans (et encore moins à l'oral!)
  • Discuter avec les enseignantes dans un "françalgache", sans jamais être sûre de s'être fait comprendre ou d'avoir bien compris l'autre
  • Inventer une évaluation sans aucune idée du niveau de ces jeunes filles (je les ai uniquement observées pendant leurs cours qui sont pour la plupart des cours pratiques: broderie, couture... -> savent-elles lire, écrire, compter, calculer???) et avec pour tout matériel du papier et des stylos: vive la créativité!!!
  • Réaliser que les enseignantes s'attendent à ce que je leur donne LA solution à tous les problèmes de ces jeunes filles
  • ...
Des défis qui m'ont quelque peu submergée pendant ma première semaine et face auxquels je me sens encore bien souvent démunie. Mais je sais qu'il faut aussi laisser faire le temps... le temps d'observer, le temps d'apprendre à communiquer, le temps de comprendre, bref, le temps de s'apprivoiser mutuellement!

lundi 3 octobre 2011

Il y a des jours comme ça à Mada...

Je ne pensais pas qu'un jour les petits tickets avec un numéro qu'on prend à la poste pour savoir quand sera notre tour pourrait me manquer! Et bien aujourd'hui oui! En plus maintenant à la poste ils vous disent même combien de temps on va attendre... Qui resterait si on vous disait: votre temps d'attente sera d'environ... une journée!
Eh oui, aujourd'hui, mon dernier jour de congé, j'ai accompagné Iando qui devait faire un test de niveau en français et s'inscrire à son prochain cours. Mon rôle: faire la queue en l'attendant...Je vous explique... Après avoir fait la queue le matin pour obtenir l'inscription au test, nous avons été gentiment prié de revenir l'après-midi parce qu'il était l'heure de la pause de midi (pires que des fonctionnaires ;). Retour à 14h, Iando attend pour son test pendant que je commence la file d'attente pour l'inscription à son cours (dans l'espoir d'arriver au guichet au moment où il aura les résultats de son test!). 2h15 de patience... (et d'impatience lorsque les gens s'incrustent dans la queue comme si de rien n'était). Pour ça, les Malgaches sont incroyables... Une patience qui est pour moi, petite européenne stressée, à la limite de la passivité! J'ai beau scruter les visages, je ne vois aucune trace d'impatience et encore moi d'agacement. Tout le monde, enfants compris, attend gentiment... Quelqu'un dépasse... bof, tant pis, ça ne fait qu'un de plus devant soi après tout (quand je pense à la pagaille qui règne dans les files d'attente pour les remontées-mécaniques des pistes de ski...!) J'admire et en même temps, ça me questionne... Que signifie le temps ici? En tout cas pas de l'argent!
Finalement, Iando arrive avec le résultat de son test (réussi!) juste au moment où j'étais en 1ère position dans la file. Sauf que là, on nous dit gentiment, comme si c'était tout à fait naturel, que ce n'était pas le bon endroit pour s'inscrire!!! Grrrrr.... Il faut aller "là-bas au fond, là où il y a déjà tous ces gens qui attendent". Bon... retour à la case départ, la queue est moins longue, par contre il est déjà 16h30 et on nous annonce que le bureau ferme à 17h... Heureusement, une dame a l'idée ingénieuse (il était temps!) de demander aux gens pourquoi ils attendent ici. Résultat: la moitié faisait exactement comme moi tout à l'heure: attendre dans la mauvaise file! Ouf, nous approchons du but, et finalement, un peu après 17h (sur ce coup-là, ils sont moins strictes qu'à la poste!), Iando est enfin inscrit à son cours de français et nous pouvons rentrer tranquillement à la maison!
Tout ça se passait à l'Alliance Française, donc je vous laisse imaginer ce qu'il en est dans les bureaux malgaches! Dans quelques jours, je vais devoir aller au Ministère des Affaires Etrangères pour faire prolonger mon visa... ça promet! J'ai intérêt à m'armer de patience!